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Le Gentlegay Moderne
20 février 2010

Soirée VIP

L’autre soir, le gentlegay a été invité dans une soirée SO trendy chic parisiano-parisienne… attention, pas la soirée bling seins refaits botox et femmes sandwitch aux fringues over logotisées, non soirée designers, pubards et Kitsumé/APC…

Je vous entends déjà dire : quoi de plus normal, il est évident que le gentlegay fait parti de cette classe who’s who-isée là – non ? - toujours un carton d’invitation d’avance, toujours 3 soirées le même soir pour être sûr d’être à celle où il fallait être vu, une garde robe pour chaque occasion, fourrures pour l’opéra, jean slim et cardigans pour soirées branchouilles, costard et converses pour dîner en vu, tshirt Abercromie pour soirée sgay - ah non ça sorry but it’s over baby -, toujours le coude levé, champagne oblige, le sourire accroché par une injection d’acide hyaluronique bien placée et un « bonjour » ou un « ma chérie », ou un « comme tu n’as pas changé » qu’il doit dégainer en toute occasion…

Sauf que, en fait, pas trop non, car le gentlegay est plutôt agoraphobe, se trouve toujours calimero ridicule entouré de toutes ces précieuses et ces êtres glamourissimement à l’aise ou au bodybuildisme overtly désinvolte, il ne supporte pas ces yeux de blasé sur le monde lui qui ne croit qu’en la curiosité et l’expérimentation comme stimulants. Il a toujours l’impression qu’une magnifique tache orne son jean quand quelqu’un le regarde, que ses tennis, oh my god, sont celles de l’année dernière trop ring il va pas shooper chez Colette, que sa coiffure est toujours trop longue ou trop courte bref qu’il ressemble à un lampadaire qui ne passera jamais l’étape physio ou alors l’étape encore plus cruciale du  - on fait parti de même clan, enfin de la même tribe tu vois, tu es trop cool darling, toi aussi tu es labellisé AAA comme dans les chroniques de SF, au mon dieu un nouveau venu dans la sphère parisienne comme il a l’air craquant, mode, into – intelligent ne rentrant pas en ligne de compte car tout le monde s’en fou en soirée, non ? - …

Je me retrouve donc, poussé par des amis « mais si ce sera bien, tu dois sortir un peu, allez va côtoyer ce monde de la nuit auquel tu devrais tant appartenir, tu dois rencontrer de nouvelles personnes »… hyper à mon aise d’après ce que je viens de vous décrire, à cette soiree so hype : djette ni gouine à mèche bien que ex pute à frange mais plutôt anorexico- pouf à brusghing, tellement souriante et peu blasée qu’un seul de ses regards friserait un esquimaux pourtant déjà nu par - 50, 2m au garrot juchée sur des compensées orthopédiques Balanciaga et au choix, ondulant, ou alors tanguant pour rester en équilibre, au son d’une musique pseudo dansante et branchée…hummm ça s’annonçait bien.

Sans compter sur le décor, pas un clin d’oeil mais un aveuglement inspiré par les années 80, qui malgré elles n’auraient même pas pu valider un tel ktich dégoulinant de faux dollars et de vulgarité : porte d’entrée en forme de coffre fort faux or, dancefloor en sous sol pavé laqué noir, écrans géants néons flash faisant défiler des messages de sponsors en vert et rose au psychédélisme hypnotique poussant à la consommation, tables basse avec bacs à glaçons intégrés et faux magnum de champagnes pré-ouverts pour encourager de pauvres banlieusards s’imaginant être dans un chantre des nuits parisiennes à craquer leur plan d’épargne hlm pour être à la hauteur du lieu et s’offrir des libations dionysiaques pour s’imaginer appartenir à une élite…et c’était sans compter la dream team du service, en jupes en cuir plissées, accessoirisées de chaînes, nœud papillons et Doc, un mix entre tenues de gladiateurs et film porno sado-futuriste 90’s aux costumes designés par un Christian Audigier over inspiré - euh il peut l’être ? – non ! - d’où les costumes, ah bon…

Alors oui le gentlegay est resté quelques heures, cloué sur place par le spectacle, en observateur, vidant coupes sur coupes - heureusement open barisées, ouf c’était au moins ça de gagné - avide de vivre à plein cette expérience ethnologique… Car déjà que c’était pas son truc alors là, il en a pris pour au moins un an. J’ai donc alterné un « bonjour » avec une connaissance RP-mon-cheri, tellement cockainé que ses pupilles permettaient de lire le livre ouvert de son intérêt, un autre « bonjour » avec un designer avec lequel j’ai travaillé et qui n’a même pas tenté de faire semblant de me reconnaître et heureusement quelques amis tout aussi sociologiquement intéressés que moi par cette faune.

Telle Cendrillon le gentlegay s’est échappé à minuit, déjà qu’il était censé être en mode carrosse, il ne voulait vraiment pas vivre l’étape citrouille… dernière étape galère de ce jeu de monopoly exhibitionniste, case vestiaire – l’équivalent de la case prison en boite -, 30min d’attente pour que 2 pauvres épaves en tabliers de nany anglaises, chignons déglingués et alcoolisme bon teint daignent lui rentre son manteau… fin de l’étude ethno : si, si, Patsy de AbFab existe, je l’ai rencontré, elle fait dame pipi et vestiaire, triste find e carrière… Ouf le grand air, Paris by night, le vrai, celui des monuments en habit de soirée, au romantisme brumeux électrique, m a ouvert ses bras, I love Paris http://www.youtube.com/watch?v=BgG6VvqWg60

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