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Le Gentlegay Moderne
30 novembre 2010

Veni Vidi Vici

Le gentlegay est parti en week end…à Centerpark !

Ah non vous dites vous, il nous a déjà fait le coup (voir chronique du Costa Rica), tu parles, il ne s’est sûrement pas retrouvé sous le microclimat artificiel d’un petit bassin couvert, seul signe perceptible du réchauffement climatique en Normandie…non, il a dû se faire un week end en Amazonie façon gypset ou alors à Maurice à la rencontre de ses 5 mondes intérieurs et spa-ologiques…

Et bien non, cette fois ci le gentlegay est vraiment parti à Centerpark, le vrai, le temple des jeux aquatiques pour marmaille en folie, des bols d’air pur préfabriqués pour citadins engourdis par ce retour quasi primal à la nature…C’est bien dans cet endroit tant décrié dans un précédent épisode et parce qu’il aime tester le possible de ses limites, expérimenter l’ouverture de ses chakrat, que le gentlegay a décidé de vraiment partir, direction une pleine normande engourdie tant par sa provincialité que par le brouillard hivernal.

Après avoir laissé sa voiture dans un parking surchargé, tel celui d’un feu Mammouth un samedi après midi, enfin d’après ce que quelques historiens du cadi ont raconté au gentlegay plus habitué à la grande épicerie.. au détour d’un chemin piétonnier le gentlegay découvre le cottage loué pour l’occasion…

Car oui Centerpark est piéton, et peuplé de velomaniac, les mêmes qui klaxonnent et râlent à paris contre les pistes cyclables…

 Le voilà le cottage, enfin cottage, je vous rassure tout de suite : on est très loin du charming cottage anglais de Tamara Drewe, où, une Helen Mirren sourire aux lèvres vous accueille dans un cosy intérieur Laura Ashley pour vous offrir une cup of tea…non, là on est plutôt dans la version cabane Fly pour les couleurs - jaune et rouge, un camaïeu si reposant pour les yeux -  et But pour le design. C’est ça, droit au but, à l’essentiel, je ne dirais pas au minimalisme car ce serait accorder un certain parti pris au design sous tendant la déco en place…. Heureusement, il s agit d’un cottage VIP, on ne la fait pas au gentlegay, explorateur certes mais pas téméraire…baignoire à bulle et sauna, point de tapis rouge, mais l’honneur – à défaut d’un confort absolu - est sauf…

Aller hop, déjà quelques palpitations causées par un univers si peu familier, besoin d’une tasse de thé pour se remettre, au coin du feu… vrai feu mais fausses bûches  - tout à l’image de Centerpark, le paradis du faux vrai - en copeaux de bois reconstitués évitant tout crépitement intempestif qui pourrait rappeler aux citadins tout juste en desintox de voiture qu’on est à la fausse campagne suffisamment vraie pour leur créer une crise d angoisse …profitons de ce silence…

 

Mais Centerpark c’est quand même avant tout l’aquamondo ! une base de loisir ne rimant pas forcement avec centre de plaisir pour le gentlegay…

Après 15 mn de marche dans des chemins à la gadoue toute lozéroise apparaît au loin ce qui semble être au gentlegay une serre victorienne façon Kew Garden…en me rapprochant je découvre à ma grande déconvenue qu’on est en fait plus proche d’une super piscine municipale recouverte d’un dôme chauffant façon chapiteau de cirque, et je n allais pas tarder a rencontrer les clowns…

En fait pour le gentlegay l’aquamondo s’est plutôt révélé être un for boyard, avec ses épreuves à affronter : 

Première épreuve, l’entrée dans cet antre des ploufs et des splash au travers d’une seule porte… et là tous les habitants des voitures détectées sur le parking d’arrivée et qu’on avait superbement oubliés, se rappellent bien à vous : moi je dis que partir en week end pour se retrouver dans une queue de métro à l heure de pointe ça permet d’éviter de trop déconnecter et d’être bien prêt pour le lundi…

Deuxième épreuve, trouver la piscine… car entre vrais flamants roses, restos flunch divers et variés, boutique de maillots - pardons fashion store comme ils disent - et souvenirs tirelires façon logos Centerpark, c’est la conquête d’un nouveau monde qui s’offre à vous…

Troisième épreuve, les vestiaires… où comment en trouver un de libre, éviter de marcher sur un carrelage luisant d’une humidité de condensation souillée des restes de gadoue lozérienne, ne pas sombrer en se déshabillant dans un trauma causé par un flash des après midi piscine à l’école primaire et enfin faire rentrer le minimum vital du parfait gentlegay en week end gentry (parka Moncler, Converses fourrées, gros pull tricote main DG, jean acne, sac de piscine LV)  dans des casiers plus conçus pour accueillir le nécessaire de lilliputiens nudistes…

Quatrième épreuve, l’entrée dans la baignoire géante sans faire une crise d’agoraphobie…car ils sont là les gens, les vrais, ceux couverts de tatouages asiatiques ying et yang dont ils ignorent le sens mais dont le motif leur rappel le dernier motif de la collection i love asia de chez Confo, ceux qui vous font comprendre d’un coup que la vision de l’anatomie humaine au travers des gens peuplant une salle de sport parisienne n’est sans doute pas très réaliste, ceux qui ne disent absolument pas bonjour – pourquoi être convivial en week end – égocentrés ou plutôt familicentrés sur leur éclate aquatique, ceux qui tels des échassiers parcourent les bassins en tournant la tête abruptement pour surveiller leur progéniture nombreuse et donc éparpillée ou qui tels des chiens de prairie sifflent le rassemblement à l’heure du sandwich rillettes dans le solarium avec faux soleil délivré par des lampes à chauffer….tous ceux là et bien d’autres, tant que le bassin à vagues finit par ressembler à une foule de crânes mouvants dans un paradis artificiel façon photo de Martin Parr…ou qui, rassemblés autour de l’arbre à eau (je vous laisse découvrir cette activité par vous même) nous font vraiment sentir la véracité de la théorie darwinienne…

Cinquième épreuve, arriver à respirer dans les relents de chlores et de produits désinfectants rependus généreusement avec des arrosoirs, façon épandage agricole de lisier, pour étouffer dans l œuf toute velléité champignonnière…

Sixième épreuve, rentrer dans l’eau et participer à la liesse générale. Car oui, on vous promet les tropiques mais le concepteur a dû s arrêter sur sa route vers Marseille car la température de l’air est plus proche d’un souffle de mistral au mois de mai que d’un simoun dans le désert… et l’eau est à peine aussi chaude que la manche au moins d août, la moitie sans doute de la température la plus basse enregistrée aux Maldives. Donc surtout ne pas claquer des dents, entrer fièrement dans l’eau  et se laisser porter…au sens propre car a peine trois orteils engourdis trempes dans l eau, le gentlegay se fait immédiatement happer par la rivière infernale et se transforme en boule de flipper façon post chavirage de rafting costaricain…après on enchaîne avec la rivière de l’age des glaces, car elle passe par l’extérieur où il fait juste moins 2 et où la fumée qui s’en dégage  n’est pas due à la différence de température entre l’eau et l’air mais bien à l’expectoration violente et collective de la foule sous l’effet du froid…et pour finir un peu de toboggans où dans le noir, le dos griffé par les jointures des plaques on pourrait se rêver dans un donjon sado maso..ça maso c est sûr…

Dernière épreuve, s'en être sorti avec finalement un sourire  assumé car, après tout, veni vedi vici et avec des amis et des enfants, c’est quand même pas mal du tout…

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